Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


jeudi 8 février 2018

UNE AUTRE RICHE IDÉE: LE PURGATOIRE

Quelque temps plus tard (1200 et des  poussières), les services financiers de l'État du Vatican demandèrent de nouvelles sources de revenus pour faire face aux dépenses engagées dans le programme immobilier gigantesque (basiliques, cathédrales, couvents, universités, lazarets), aux dépassements d'honoraires de tous les artistes et artisans embauchés pour leur décoration intérieure et extérieure et faire face au recrutement massif des exécutants des hautes et basses œuvres. Une nouvelle équipe marketing fut recrutée.

S'inspirant de leurs glorieux prédécesseurs dont l'invention (l'Enfer) conservait le même pouvoir de fidélisation de la clientèle, ils imaginèrent le Purgatoire. Une fois encore, l'idée n'était pas neuve, mais parfaitement adaptée aux besoins et à la croyance de fidèles terrorisés par leur post-mortem. Le lieu plus habitable et moins épouvantable que son illustre frère était suffisamment inhospitalier pour dissuader les gens de s'y attarder. Ce n'était qu'un lieu de passage avec une durée de séjour proportionnelle à la gravité des péchés.  Le génie de ces MAD-MEN avant-gardistes fut de rendre ce séjour monnayable.

Ainsi fut crée le commerce des indulgences. Devenue un produit dérivé, l'indulgence devint une valeur négociable, au porteur. La ruée fut équivalente à celle de l'or après 1492. Les caisses se remplirent. Tout le monde ou presque était content, on pouvait payer en espèces ou en nature (les croisés ne s'en privèrent pas) et les constructions finirent de se construire et solidement puisqu'elles tiennent encore debout. Il y eut les grincheux habituels, dont un certain Luther qui, en 1517, dénonça ce commerce comme illicite en des termes qui lui valurent les foudres de sa hiérarchie, son exclusion et sans doute une fin fumante s'il n'avait pas pris ses précautions. Il s'attaquait, en effet, à des intérêts énormes et le pape en ces temps-là n'aimait pas qu'on critique  son pouvoir temporel, lui qui faisait et défaisait les rois.

Je ne suis plus l'actualité du Vatican, trop occupé par mon potager et je ne sais pas où en est ce commerce, je crois qu'il n'a plus la côte.

C'était, comme l'Enfer, une valeur spéculative  réservée à des initiés mal conseillés. L'absence de rendement a eu raison de ce placement.
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