Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


lundi 19 février 2018

LA VIE

La vie est la force qui nous tient debout, nous fait marcher, penser. On lui doit tout. C'est un sujet plus intéressant qu'un autre, je ne vais donc pas me priver de dire ce que j'en pense.

Elle est une compagnie qui s'accroche à nous du début à la fin. Elle reste cependant indépendante, presque étrangère puisqu'elle peut nous quitter brusquement.

D'une façon générale, on peut dire qu'elle est directive et ne se gène pas pour nous dicter notre conduite. Il est même impossible d'échapper à la direction qu'elle donne à nos opérations. C'est un des mystères de la vie, le plus prosaïque puisqu'il concerne notre quotidien et conditionne notre être, notre avoir et celui des autres. Elle n'est pas monolithique et a des caractères si différents avec deux opposés au troisième qu'on est obligé d'envisager trois vies, chacune ayant un domaine d'activité bien défini.

Pour s'en rendre compte, il suffit d'observer, de réfléchir et vous conclurez avec moi qu'il y a des gens dont la vie est paisible, d'autres dont la vie est très, très pénible et enfin quelques uns dont la vie est un tapis de roses sans épines. Vous en déduirez que la vie a de la sympathie pour les uns, de l'antipathie pour les autres et de l'empathie pour  quelques uns.

Cette division des sentiments est celle que l'on éprouve envers autrui et qui règle les rapports sociaux. L'originalité de mon propos est, merci de l'avoir remarquée, que l'on peut faire une extension à la vie qui affiche d'une façon, elle, ostensible son attachement ou sa répulsion alors que nous autres gardons une discrétion hypocrite.

Que la vie soit dotée de sentiments assez puissants pour orienter le destin pose des questions auxquelles l'Académie des sciences morales et politiques saura certainement répondre. Pour lui faciliter le travail, je lui suggère de travailler à celles-ci:

- la vie a-t-elle le choix d'être  très méchante, gentille ou très très gentille?

- comment choisit-elle le bénéficiaire ou la victime de son caractère, en fonction de quel critère: loterie, sadomasochisme?  prédestination? contagion?

- que devient la vie après sa disparition ? décontamination? recyclage? mise au rebut?

Pour démontrer le propos et que vous puissiez savoir quelle genre de vie elle a décidé  de vous faire mener, je vais l'illustrer en décrivant les trois types d'existence que le hasard de la vie peut choisir :

- une vie qui vous a en sympathie vous donnera plus de hauts que de bas, des maladies non mortelles avec des guérisons sans séquelle, plus de jours avec que de jours sans, Vous serez globalement content, le positif l'emportant sur le négatif.

- une vie qui vous hait va vous faire mener une vie de chien battu sans collier. Rien ne vous sera épargné: la guerre, la famine, les maladies  (tuberculose, paludisme, choléra, oreillons  et, pour finir, toutes la gamme des cancers incurables). Sur le plan professionnel, vous allez déguster avec des faillites à répétition, le chômage, les accidents de travail, les maladies professionnelles. Pour ce qui est de la sphère privée, vous devrez vous attendre à des divorces, à la prison, à des règlements de comptes, à des chutes (escaliers, chevaux, bicyclettes), à des pannes (essence, sens, courant, électricité) et à toutes les sortes d'accidents.

- une vie qui vous a à la bonne ne saura pas quoi faire pour vous complaire. Elle vous aura fait beau, riche, intelligent, doué pour tout. Vous posséderez votre banque, vous habiterez des paradis fiscaux, votre santé sera d'un alliage de nickel et de titane, votre caractère en or. Vous tutoierez le pape, serez le cousin du roi, l'oncle d'un Nobel, le père de miss Univers etc., etc...

La vie déroule un tapis rouge et vous léviterez sur lui.

Cette belle vie a l'inconvénient de s'arrêter le jour de sa disparition et ce sera plus difficile que pour celui qui n'avait rien à perdre.

On peut se demander si l'entité pestiférée qui  transforme en cauchemar la vie d'un pauvre hère qui ne demandait qu'à être heureux et non mourir de peur, de faim, sous les bombes, dans un pays  gouverné par des fous furieux ne pourrait pas être neutralisée, et qu'il soit habité par une vie au moins sympathique. Pour cela, il faudrait capturer la vie, la mettre sous clef, s'en faire le maître. Le jour où il sera possible de la créer ou, au moins, de la tenir prisonnière et l'empêcher de nous quitter, on en saura beaucoup plus sur elle et ses secrets deviendront les nôtres, elle sera moins fière. Finie la belle vie...

__________

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire