Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


vendredi 20 mars 2015

PLUS DE PEUR QUE DE MAL


Les réseaux sociaux ont été, ce matin, pendant quelques minutes en effervescence à la suite d'un message posté, sur Facebook, par Arthur, le fils cadet de la famille Durant de Romorantin:
«Je suis en perdition sur une route de la cordillère Peligrosa, au sud du Machu-Pichu. Mon camion de 45 tonnes, un Mac-Carter chargé de blockbusters explosifs est en panne d'essence, a les trois arrière-pneus gauches crevés et le rétroviseur droit a été arraché. Il y a un glissement de terrain devant et une avalanche derrière. Il fait -20°, je suis à 3900 mètres d'altitude, et je vais commencer une crise de palu alors que j'ai oublié ma nivaquine. Quelqu'un pourrait-il- venir m'aider?»
Cette appel angoissé fut immédiatement relayé et suscita une réaction en chaîne qui impressionne chaque fois qu'elle se produit, soit à peu près tous les jours. Un flot de messages envahit le Net, du genre:
-«Courage, fiston, dès qu'on m'a enlevé mon plâtre, je cours à ton secours»
-«De tout cœur avec toi, je mets un cierge à sainte Rita, patronne des Causes Désespérées»
-« Meurs tranquille, j'organise un loto pour ta veuve et tes orphelins»
- etc. etc.
La sympathie générale mit en branle les manifestants qui, ce matin- là, n'avaient pas de cause à défendre. Un cortège spontané déferla du métro Odéon à Saint Germain aux cris de « Arthur, ON EST AVEC TOI »
Le mouvement unanime déclenché à 9 heures 10 s'éteignit à 10 heures 15 quand un communiqué de la TOTALE ASSURANCE GLOBALE tomba sur les médias au moment où elles allaient sortir un numéro spécial.  La société INTER CORDILLÈRE DES ANDES qui a le monopole du transport de Mexico-City à Ushuaia, 2 fois par jour, informe que la TAG qui assure la société a dépêché, aussitôt la balise de détresse déclenchée par notre chauffeur, un hélicoptère-grue qui est sur site. Une équipe de médecins déjà sur place a maîtrisé la crise de palu avant qu'elle se manifeste. Le camion réalimenté,  les pneus changés et un rétroviseur tout neuf replacé, a été remis sur une route carrossable. Il  poursuit sa route en direction de Buenaventura où il arrivera avec 2 heures de retard.
On est, une nouvelle fois, réconforté par l'empathie naturelle qui unit si fortement nos compatriotes les uns aux autres quand la situation l'exige.

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