Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


mercredi 19 mars 2014

LA FEMME ÉTERNELLE CONTRE L’HOMME ÉPHÉMÈRE

« Nous allons assister, en direct, ce soir, au combat entre l’"Éternel Féminin" et l'"Éphémère Masculin".

On comprend mal comment la Fédération Française autorise ce combat très inégal entre une tenante du titre au meilleur de ses formes et un challenger en bout de course, affaibli et qui a eu du mal à monter sur le ring.

À notre droite, nous avons mademoiselle Soprano, sortie en direct d’une gravure de mode : 1,79 m pour 56 Kg, habillée par Chanel d’un strict tailleur, chaussée par Gucci d’escarpins à talon qui la hissent à 1,90 m et la fontt dominer d’une tête toute l’armée qui s’affaire autour d’elle : 2 manucures s’occupent de ses ongles rouge sang, son maquilleur retouche sa célèbre moue, son coiffeur exclusif retravaille le curling de sa mèche postiche postérieure et son couturier rectifie le pli de sa jupe fendue.

À notre gauche, nous avons Jules La Gaffe, l’éternel perdant. À le voir, je crains que ce ne soit son entrée dans l’éternité. Comme vous le savez, il sort de l’Hôtel-Dieu où, en urgence, il vient de subir un triple pontage. À 36 ans, c’était un peu tôt, mais le résultat d’une vie de tabagie et d’autres excès en tous genres. Vêtu du costume fourni par l’AP, une chemise bleue ouverte dans le dos, il porte encore ses patins de salle  d’opération. Deux aides-soignantes l’aident à se mettre debout, l’infirmière vient de lui faire sa dernière piqûre d’anticoagulant. Une religieuse prie ,en retrait, l’archange Gabriel. J’ai aperçu dans les vestiaires un spectre en noir de chez monsieur Borniol, un mètre à la main. Je suis inquiet pour l'avenir immédiat de Jules La Gaffe. Espérons qu’un des trois pontages tiendra jusqu’au début du combat.

L’arbitre invite les deux combattants à venir au centre du ring. L’Éternel Féminin s’élance nonchalante, royale, indifférente, souriant aux photographes. L’Éphémère Masculin s’avance, claudicant, embrumé par les vapeurs anesthésiques, baisse les bras faute de pouvoir les lever.

Je crains une nouvelle fois qu’il faille attendre plus tard que ce soir pour que l’ égalité des chances soit, au moins, dans ce domaine respectée. Mais, voyons la suite et que le massacre commence ».

(à suivre)
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