Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


mardi 17 décembre 2013

L’ÉTUDE DU JOUR

Nous étudierons aujourd’hui l’intelligence versus la bêtise.
Pour quelques uns, l’homme serait devenu intelligent à la suite d’une opération du Saint-Esprit (le surdoué de la Trinité). C’est une légende urbaine et rurale qui perdure depuis longtemps malgré l’absence de compte-rendu de l’intervention. Pour tous les autres et surtout depuis Darwin, c’est l’aboutissement d’une évolution aléatoire, chaotique. Elle a conduit l’amibe initiale - probable fruit du hasard plutôt que de la nécessité - à l’individu d’aujourd’hui. Il y eut quelques étapes qu’il faut mieux oublier. L’intelligence au début en était à ses balbutiements. Elle a appris à l’ancêtre hominidé à grogner puis à articuler, à parler, à écrire, à compter, etc.
Dès que la plénitude de son intelligence lui a été acquise, l’homme (entré très vite en concurrence avec la femme, très douée également) a inauguré le cycle de ses bêtises. Cette confrontation n’a pas cessé et fait sa singularité.
Nous avons, d’un côté, une capacité d’analyser, de déduire, de comprendre, de distinguer le bien du mal, le beau du laid, de rêver, de chanter, d’inventer. De l’autre, une tendance à se battre, à trahir, à haïr, à détruire, à salir, à l’erreur, en un mot, à faire des bêtises. Il faudrait être très intelligent pour expliquer cette dualité et très bête pour ne pas s’en étonner. Nous nous contenterons d’en parler.
Nous n’appellerons pas à l’aide l’IRM fonctionnelle, les neurosciences, la linguistique, la philosophie, etc. Il n’y aura pas non plus l’historique des études menées depuis l’apparition de l’intelligence pour stigmatiser la bêtise. La disparition des documents écrits dans des langues inconnues par les professeurs des civilisations qui n’ont laissé aucune trace ne m’a pas permis de commencer ma réflexion comme je l’aurais souhaité. J’ai résisté à la tentation de créer les documents manquants. Je me bornerai donc à des réflexions éparses et ramassées ici, puisqu’il faut bien finir ce qui  a été commencé. La différence fondamentale est temporelle. L’intelligent est un intermittent de la bêtise alors que celle-ci est permanente et ne fait jamais relâche. Elle est définitive. L’imbécile, le con, l’idiot, le stupide est incurable, tout ce qu’il fait est marqué du sceau de son imbécillité, de sa connerie, de son idiotie, de sa stupidité : il épouse une acariâtre ; choisit un métier qui va disparaître ; achète une décapotable, part en vacances le 1er août. L’intelligence est, elle, inconstante, avec des trous, des absences, des pannes que la bêtise éclaire de toute sa puissance. Au point que, chez certains la bêtise finit par dominer et avoir le dessus.
Napoléon est un exemple caricatural. Il a tous les talents. Son intelligence est supérieure. Il domine ses contemporains. Il est visionnaire. Il commet, pourtant, bêtise sur bêtise. Trop pressé, il voit trop grand, va trop loin, et, misère, il ne sait pas se reposer, digérer, arrêter. Tous les conquérants ont cette folie : Alexandre, Attila, Hitler.
Le philosophe, parangon de l’intelligence transcendantale a des croyances imbéciles, des faiblesses coupables, se fourvoie dans un gouvernement, perd son temps en parlottes, fait des ménages dans les croisières. Le savant, après sa grande découverte, arrête de chercher, de réfléchir, court après les honneurs, les prébendes, les académies et donne son avis dans tous ses domaines d’incompétence.
Le propre de l’intelligence est de douter. La bêtise ignore l’hésitation. Elle fonce, sûre d’elle-même. C’est une raison de sa séduction car ses solutions erronées, ses prétentions abusives, ses idées courtes entraînent l’adhésion des foules imbéciles qui s’y reconnaissent. Elle ne se donne même pas la peine ou l’ennui de combattre d’intelligence. Pourquoi se fatiguerait-elle à débattre puisque tant de grands esprits s’empressent à son service, obséquieux, ravis de mettre leur intelligence à ses pieds. L’histoire ancienne et récente regorge de ces hommes et ces femmes intelligents, traitres à eux-mêmes pour un plat de lentilles. Ils se justifient en feignant de croire qu’ils obtiennent alors les réponses à leurs questions d’hier et que, ne s’en posant plus, ils ont trouvé la sérénité. On est inquiet pour eux car un esprit intelligent ne peut cohabiter avec la bêtise sans souffrir, se mépriser et se détruire.
J’ai gardé pour la fin les deux interrogations que, futé, vous vous aviez en tête : Qui, de l’imbécile ou de l’intelligent est le plus heureux ? Qui est le plus dangereux?
Mais comme la réponse ne fait pas de doute, les questions sont superflues.

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