Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


jeudi 14 mars 2013

UN « ENTRE NOUS » EXCLUSIF ET CONFIDENTIEL


Question.- « Vous avez bien voulu sortir de votre silence relatif pour faire le bilan de un mois d’activité numérique »
Réponse.- « Tous les objectifs ont été atteints dans un temps qui a déjoué toutes les prévisions des négationniste de mon entourage. D’abord confiné, durant les 48 premières heures aux habitants du village le plus proche : les Rilleurs et les Rilleuses, suite à une panne Internet (il leur était distribué par porteur à domicile, via la tournée du boulanger), son audience a rapidement dépassé le département puis les limitrophes. Trois semaines plus tard, mes lecteurs, usant de la traduction instantanée, étaient en Ukraine, en Russie, en Allemagne. J’ai des fidèles en Tunisie et au Maroc. L’audience est maintenant transocéanique et le Canada et les U.S.A. sont frappés. Là, je pense que ce sont les grandes oreilles d’Échelon de la NSA qui, pour le compte de l’Oncle Sam, scrutent mes messages codés. Il n’y a que les milieux intégristes qui résistent et boycott total du côté de Bénarès, la Mecque et du Vatican. Celui-ci ne m’a pas remercié d’avoir essayé de l’aider pour remplir le siège vacant ».

Q.- « Pourriez-vous préciser votre politique éditoriale ? »
R.- « Elle est ambitieuse, car le blog dont on parle est en fait l’expression d’une fondation philanthropique à but non lucratif qui s’est donnée pour mission  - hier encore orpheline – l’amélioration de l’espèce humaine en général et française en particulier ».

Q.-« Vous pensez réussir ? »
R.- « Non, bien sûr. On l’aurait fait depuis longtemps. Mon pessimisme est total et la situation ne peut que s’aggraver ».

Q.- « Je ne comprends pas. Pourquoi votre effort quotidien ? Il doit être épuisant».
R.- « Musset a dit – à peu près – et c’était un grand homme : "Les causes désespérées sont les causes les plus belles". Ça sonne bien, c’est peut-être vrai et c’est une raison qui en vaut une autre ».

Q.- « Certes, vous avez remis la formule à l’honneur. Que pensez-vous de l’avenir de votre blog ? ».
R.- « Je le vois comme il sera : grandiose. Actuellement il est le seul – mais je reste modeste car en troisième position après Mediapart et le Huffington Post – à voir son audience augmenter et ne pas avoir à se recapitaliser. Le prochain numéro spécial du 31 mars est presque terminé et il fera date. Le développement à l’international est en phase terminale. Le marché chinois est très prometteur et s’ouvrira dès qu’ils arrêteront de fusiller mes lecteurs ».

Q.- « Votre expansion passe aussi par des joint-ventures, je crois ? »
R.- « Oui, j’ai noué un partenariat avec des confrères avec qui j’entretiens de solides relations depuis longtemps : Agoravox, Esprits Libres. Ils sont contents de doper leur lectorat avec des textes qui les décoiffent. Je donne volontiers un coup de phare à des blogs qui débutent comme le blog d’Enza, un cordon bleu, blanc, rouge ou un coup de main au dico sans queue ni tête de Jack Daniel, un quidam qui me ressemble comme une goutte ».

Q.- « Qui sont vos lecteurs ? »
R.- « Ils sont de trois types, comme il fallait s’y attendre.
Mes préférés, avec qui j’entretiens une amitié numérique de qualité, sont ceux qui aiment lire.
Le deuxième type sont ceux qui n’aiment pas lire et qui, pour se venger, se contentent de critiquer. Leur effort est méritoire et leurs critiques parfois constructives. Ce sont des lecteurs intéressants.
Les lecteurs les plus difficiles sont ceux qui ne comprennent pas, quoiqu’on fasse, quels que soient les explications, les développements, les mots, les adjectifs, les verbes, ils sont bloqués et comprennent de travers. Ils voient du premier degré dans le deuxième, du deuxième degré dans le troisième, de l’ironie dans le compliment, etc. Ils aboient comme le chien du voisin quand je passe. Il s’étrangle en tirant sur sa chaîne, moi qui le plaint et ne lui veux que du bien ».

Q.– « Comment travaillez-vous ? »
R.– « En flux continu ».

Q.- « Qu’est-ce qui marche le mieux ? »
R. – « Les pensées plaisent bien, ça en donne à ceux qui en manquent. Les petites annonces s’envolent comme des petits pains. Elles répondaient à un besoin. Les articles de fond vont bientôt faire l’objet d’une compilation pour le Grand Livre du mois ».

Q.– « Mais pourquoi alors cette absence de commentaires ? »
R. – « Je modère à mort. Trop de compliments me gênent. Être comparé au Chat, à Chevillard, à Pascal, à Marc-Aurèle pour les pensées, c’est sans doute vrai mais je ne veux pas paraître prétentieux ».

Q.- « Vous travaillez seul ? »
R. – « Non, je n’ai pas que ça à faire, je suis dans la diversification. Je délègue : deux étudiants de Normal Sup’, section littéraire, des futurs académiciens déjà sous contrat chez Gallimard, délaient les idées que je leur donne. Pour les inventions, une autre spécialité, j’ai un transfuge de l’IMA. Il pilote la cellule de recherches appliquées. Une pointure. Il coache le week-end les Nobel de Harvard. Je me réserve la politique intérieure et internationale. Les idées que je ne donne pas à Attali, j’aime bien les développer. C’est ma tasse de thé. »

Q.- « Je voudrais enfin sav… « 
R.- « Excusez-moi, mais mon temps de réponse a expiré. C’est au temps des questions du N.Y.T.  de commencer».  

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