Ce blog est pour le lecteur qui apprécie l'ironie, l'humour, qui est à l'affût de pensées faciles, d'idées saugrenues, d'inventions bidon, de conseils bizarres et qui n'est pas horrifié par le sarcasme, l'irrespect. Il est à éviter pour les conformistes, les dominants, les dominés.


dimanche 6 janvier 2013

T comme Temps


Le temps est arrivé d’en parler puisque le présent occupe tous les l’instants du moment. Nous l’habitons entre un passé qui s’enfuit avec nos souvenirs et un avenir qui ne nous promet rien.

Trois écoles se disputent la façon de s’en servir.

Le mode d’emploi de la première est perclus de conditions. Avec des confessions, de la contrition, ils se donnent l’absolution de toutes leurs abominations. L’imagination en délire, ils transforment les poètes en prophètes, les mirages en miracles, les hallucinations en apparitions, les racontars en paroles d’évangiles. Ils croient aux revenants, aux contes de fées, à la génération spontanée, à une fille-mère sans père. Ils adorent ce qu’ils ne voient pas, n’entendent pas, ne comprennent pas et ne leur parle pas. Ils y gagneront la rédemption et échapperont ainsi à une éternité que leur folie fait infernale.

Dangereux pour eux-mêmes et les autres, la conversion étant une de leurs obsessions, ils compètent et collaborent parfois avec de plus pressés de jouir des fruits de la terre tant qu’il y en a. Ils spéculent, accumulent, s’empiffrent sans merci, sans scrupule, sans arrêt, sans pitié, bouffis d’orgueil, d’argent, ils paradent, indifférents au reste, fous d’eux-mêmes.

À côté du chemin de croix des damnés de la foi et du tapis rouge des nantis de foie gras, de caviar, de champagne il y a les autres, surpris d’être là sans l’avoir demandé. Curieux, polis, ils profitent de ce qu’ils ont, sans en vouloir plus, sans peur du lendemain car ils se savent innocents d’être ce qu’ils sont. Ils attendent la suite sans impatience, sans se tourmenter, incapables de s’expliquer d’où ils viennent, de comprendre pourquoi ils sont ici et de savoir où ils iront. En attendant, pour passer leur présent, ils marchent en regardant le ciel bleu, la nuit étoilée. Ils respirent l’air pur, écoutent les cigales, le rossignol. Les oiseaux volent avec leurs rêves. La vie n’est pas pour eux un bal tragique, une foire d’empoigne mais une farce joyeuse qui ouvre l’appétit. Et ils s’évanouiront, un jour, une nuit dans le songe d’un sommeil sans réveil.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire