CES DAMES

 Elles surprennent par  leur indécence, ces dames qui, au temps où elles étaient des demoiselles,  vendaient leurs chairs fraîche et leurs appâts  pour un diplôme, une promotion, un rôle.  Avec les ans, l'air ambiant, leur conscience  réveille leur pudeur et les rêves de jeunesse deviennent les cauchemars de leur vieillesse. Oublieuses de leurs audaces et de leur ambition, elles se voient comme elles n'étaient pas:  vierge, innocente, victime. Elles demandent réparation de leur déshonneur, que ceux qu'elles ont provoqués, aguichés, subornés aillent en prison, les payent en espèces après l'avoir été en nature, soient mis au ban de la société après s'être mises sur leurs  genoux. Ingrates, menteuses, méchantes, elles étalent leur hypocrisie, répandent le malheur . Leur récompense aggrave la peine qu'elles se donnent  à rappeler ce qu'elles étaient et sont devenues.  

UNE PRÉCISION

 Rien n'a pas le même caractère global que tout. Il s'en distingue par l'absence et peut se mesurer à l'échelle du cercle par un 0 degré virtuel alors  que son opposé  en mesure 360. Le néant n'a pas cette expression mathématique puisque la non-existence est inquantifiable. Cette précision me paraît importante même si certains la trouveront futile, voire inutile.

 Ce qu'il y a de bien avec le pire, c'est qu'il n'y aura personne pour le regretter après qu'il soit arrivé.

 Venant ex abrupto d'ex nihilo, la naissance nous projette dans la réalité de la vie d'où stupeur et tremblements. La mort n'a pas cette brutalité et ne nous prend pas par surprise. Elle donne le temps de s'y préparer, 100 ans pour le centenaire. Le travail de deuil  commence tôt chez certains, sur le tard chez d'autres. Dans tous les cas, il supprime inquiétude, regrets et on lui doit un départ plus agréable que l'arrivée.

LE PEINTRE LE PLUS EXTRAORDINAIRE QUE J'AI JAMAIS RENCONTRÉ

Son sujet, paysage ou visage, sortait du cadre et se projetait dans l'espace. Peint en trois dimensions, son relief le rendait vivant. On s'attendait à voir couler l'eau, s'agiter les feuilles, gronder l'orage, sourire la demoiselle. Son tableau sortait du mur. Le regarder, c'était y entrer.

L'inné et l'acquis nous font obéir à l'éducation, aux habitudes, à nos obligations, aux commandements et nous condamnent à une servitude involontaire. De cet esclavage imposé découle notre incapacité à choisir souverainement, à nous déchaîner de nos entraves, à sortir de nos croyances, à nous libérer de l'inné et de l'acquis.

"Dancharr, avez-vous perdu la tête, Polytechnique, Centrale, la rue d'Ulm, l'ENA, Science-Po etc., toutes ces écoles prestigieuses que le monde entier nous envie seraient des lieux de perdition qui feraient notre malheur?" me téléphone, inquiet pour ma santé, un lecteur.

"Hélas, votre supputation est la triste réalité et je n'ai qu'à puiser dans mes souvenirs et l'actualité pour la confirmer.

Prenez Gamelin, sorti premier de Saint Cyr, il fait sa carrière dans l'armée et en devient le chef d'État Major général en 1931. Victime du principe de Peter, il ne comprend rien à la situation et aux dangers qui sont en train de venir d'outre-Rhin,  ne  modernise pas  l'armée, n'a pas compris que l'on n'était plus en 1918, que l'arme blindée permet une guerre de mouvement et que la ligne Maginot ne servait à rien. Sa conduite de la guerre est celle d'un incapable et il est le responsable en chef de la débâcle de ses troupes et de l'asservissement de la France. Pendant des décennies, il avait acquis la réputation de premier de la classe qui cochait tous les traits nécessaires pour réussir à monter les échelons et qui ne sont jamais ceux qui permettent de gagner une guerre. 

Pour devenir  un grand  président, il est préférable de ne pas être sorti de l'École Nationale d'Administration. On y apprend comment on devient un fonctionnaire de grade élevé et non comment gouverner un pays. L'Histoire retiendra que cette grande école n'a formé que de petits présidents.

LE CONSEIL

Évitons de nous mettre dans la peau des autres, le malheur est contagieux.

Mon vendeur d'asperges au marché de Langeais produit aussi du Quinoa et je lui en avais acheté Dimanche dernier. Ses paquets ne me paraissaient pas très populaires et ses asperges partaient à toute vitesse, pas le quinoa. Je lui ai concocté une petite publicité pour faire connaîitre son produit.

QUINOA

Vous devriez goûter au Quinoa, une petite graine originaire du Pérou mais qui pousse aussi très bien pas loin d'ici, à côté des asperges et des lentilles vertes de La Jardinière, à Savigné-sur-Lathan, sans empreinte carbone.

Elle est parfaite pour la santé car elle n'a que des qualités et remplace avantageusement le riz, la semoule, les pommes de terre et même la viande car elle est riche en protéines (dont les fameux et indispensables acides aminés essentiels), en fer, en fibres, en bons lipides, en minéraux, en antioxydants, en vitamines, en sucres lents. Les végans en raffolent. Bonheur suprême, elle ne contient pas de gluten!!!

Le quinoa se prépare facilement: 1 tasse pour 2 personnes, on le rince  à l'eau froide plusieurs fois pour débarrasser la graine de sa saponine, une défense naturelle dont on n'a pas besoin. On la fait bouillir avec du sel à l'ébullition. On réduit pour laisser mijoter 10 minutes pour la rendre tendre.

Vous trouverez plein de façons de le déguster sur Internet car c'est la petite graine qui monte...!!!!

On ne supporte pas les autres car ils sont idiots et on se supporte parce qu'on ne sait pas qu'on l'est.

Tous les matins du monde, chaque humain a la même pensée et fait le même constat à son réveil: "Je suis encore vivant et je dois me lever".

UNE ADMONESTATION MÉRITÉE

"Monsieur, oui, c'est à vous que je m'adresse, ne faites pas l'innocent, je ne partage pas votre humour douteux et je ne ris pas quand je vois un bègue bégayer, un constipé  exonérer, un cul de jatte sauter à la corde, Macron jouer au chef d'état, le pape se prendre pour Dieu le père. Moi, je pleure."

L'homme doit  tous ses défauts à une conscience que n'ont pas les machines. Quoique créé lui-aussi de toutes pièces en 9 mois, il l'acquiert sans que l'on sache comment ni pourquoi. Cet attribut lui apprend qu'il existe, lui parle et lui raconte des merveilles et des balivernes. C'est sa seule différence avec l'aspirateur et le fer à repasser. Dans le long terme, il subit le même sort: fabrication, utilisation puis la panne, l'obsolescence et la déchetterie ou le cimetière. Dans le moyen terme, celui du jour le jour, le programme est le même: sortie du lit ou du placard, période de travail, retour au placard ou à la maison. Dans le court terme, on ne sait pas ce que font de leur repos les objets inanimés et la question de leur âme a été posée. On sait, par expérience, qu'à chaque instant, l'homme lui, pense. Certains ne font que cela et pondent des bonnes et plus souvent des mauvaises pensées qui attaquent son moral et lui font commettre des mauvaises actions qu'il regrettera s'il survit. 

En reculant, on revient à son point de départ.

LES DEUX GÉNÈSES

Il y a 800 000 ans,  domestication du feu;

- il y a 40 000 ans, au paléolithique supérieur, Dieu apparaît dans l'imaginaire;

- en 5 500 ans, invention de  la roue;

- en 1554, Johannes Gutenberg crée l'imprimerie;

- en 1800, Volta publie sur la première pile électrique.

- en 1905, Einstein donne sa formule  E=mc2 qui révolutionne la physique et l'art de la guerre;

- 2022, irruption tonitruante de l'IA dans l'actualité et le quotidien avec ChatGPT.

On voit que la puissance divine est inégalable puisqu'il ne lui a fallu qu'une petite semaine pour faire le monde tandis que l'homme aidé par beaucoup n'a pas fait mieux que ce que l'on voit en plus de 800 000 années pleines. 

La connerie doit son succès à sa facilité de production, à la publicité que lui donnent les imbéciles et au mauvais goût des idiots.

LES VIES

On a trois vies. Celle du passé, pleines de souvenirs, celle d'aujourd'hui, en cours et la future qui commencera demain, pleine de projets, riche de perspectives que l'on redoute tout en espérant quelle nous changera des autres et méritait qu'on l'attende. 

ÇA, C'EST BEN VRAI

La perte de la lucidité est la première maladie de l'intelligence après la bêtise.

On a un type de personnalité dont l'obsession est la recherche de la fissure, du léger bruit, de la faiblesse, de la tâche, de la fêlure. Il s'en inquiète, imagine le pire, prend des précautions, des assurances, une assistance. À l'opposé, il y a la personnalité qui ne cherche pas le ver dans le fruit, la paille, le détail qui cloche. Il sème, plante, construit, fait des projets, essaie, innove, cherche, se fatigue.                                                                                                     

On meurt de faim, de soif, de peur, d'inquiétude, d'accident, de maladie, de vieillesse et l'on vit d'espoir. C'est peu et explique qu'il est plus facile de mourir que de vivre.